Six voies par endroit, des automobilistes
qui se croient sur un circuit de formule 1, des
trémies inaccessibles aux humains non cuirassés
: la rue Garibaldi est une autoroute en plein centre
ville, un symbole de l'empire de la bagnole pour
laquelle on a sacrifié tout un quartier.
Le réaménagement de la rue, promis
par Gérard Collomb depuis 2001, ne verra
pas le jour avant 2014. Pendant ce temps, les cyclistes
n'ont qu'à se débrouiller avec des
chemins de traverse ou risquer leur vie au milieu
des bolides.
Mais croyez-vous vraiment qu'à partir de
2014, on débarrassera enfin ce quartier de
la bagnole qui l'asphyxie ? Pensez-vous ! Le Grand
Lyon, dans un immense courage politique, prévoit
simplement de réduire la rue Garibaldi à
trois voies automobiles et de faire passer la part
de la voiture dans les déplacements de 43
% à 38% dans le quartier de la Part Dieu
Quelle ambition ! Quant à la part modale
des cyclistes et des piétons, elle n'est
même pas prévue.
Le Grand Lyon prétend qu'il faut " répondre
aux besoins d'accessibilité automobile pour
le fonctionnement et l'attractivité de la
ville et en particulier d'un quartier d'affaires
tel que la Part Dieu. " C'est marrant, on double
le centre commercial, on construit des tours de
bureaux et ensuite on découvre soudain les"
besoins " d'accessibilité, comme s'il
s'agissait de besoins naturels. Non, la ville, ça
se crée, ça se décide, et en
l'occurrence l'équipe de Gérard Collomb
a décidé de la livrer pieds et mains
liés à la voiture. Le pic de pétrole
? La pollution ? Le changement climatique ? Jamais
entendu parler ? C'est bizarre, on ne doit pas avoir
les mêmes sources d'information.
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Ne pouvant pas compter sur
les pouvoirs publics, nous devons créer nous-mêmes
les aménagements dont nous avons besoin pour
une ville durable et respirable. C'est pourquoi,
dans la nuit du 26 octobre 2010, nous avons peint
une voie cyclable sur Garibaldi.
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