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21 mai 2010

 

La pollution atmosphérique nuirait aux capacités mentales des enfants


Faisant écho à des travaux antérieurs, une nouvelle étude vient confirmer les effets néfastes de la pollution atmosphérique chez l’homme, et tout particulièrement chez l’enfant. Réalisée par le Columbia Center for Children’s Environmental Health (CCCEH), basé à New York, celle-ci s’est interrogée sur une possible relation de cause à effet entre une exposition à de hauts niveaux d'hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) et des niveaux de réflexion et de raisonnement diminués.

Appartenant à la famille des polluants organiques persistants (POP), les HAP se forment principalement lors de la combustion de la biomasse dans le secteur résidentiel (chauffage, production d’énergie…). Une partie des émissions provient également des moteurs des véhicules diesel. Toxiques, les HAP sont connus pour causer d’importants dommages sur la santé humaine ainsi que sur les écosystèmes. Ils se distinguent par leur grand pouvoir de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire. Une fois émis, ils sont transportés dans l’atmosphère, parfois sur des distances importantes, avant de se déposer sur le sol, la végétation ou dans l’eau. Omniprésents, ils peuvent donc être ingérés à la fois par voie respiratoire et par l’alimentation.

Pour mener à bien cette recherche, l’enquête a retenu 214 enfants, nés entre 2001 et 2006 à Cracovie, deuxième plus grande ville de Pologne. Décrites comme étant « en bonne santé et non fumeuses », les mères ont porté durant leur grossesse des dispositifs personnels de contrôle de l’air, placés dans des sacs à dos, afin d’évaluer la qualité de l’air ingéré. Elles se sont également soumises à des prélèvements sanguins et ont rempli des formulaires.
Pour mesurer la qualité de l’air, les chercheurs se sont basés sur une moyenne de niveau de pollution fixée à 17,96 nanogrammes (1) par mètre cube, les valeurs situées en dessous de cette référence étant classées comme « faible niveau d’exposition », celles s’échelonnant au-dessus comme « haut niveau d’exposition ».
Jusqu’à 5 ans, les enfants ont été suivis. Arrivés à cet âge, ils ont passé un test appelé « matrices progressives colorées de Raven », spécialement conçu pour mesurer les capacités de réflexion chez enfants de cinq ans et plus. Point notable, bien que non exhaustifs, d'autres facteurs pouvant potentiellement influencer les capacités cognitives ont été pris en compte, tels que les taux de plomb dans le sang.

Soumis à analyse, les résultats ont révélé « que les capacités de réflexion et de pensée des enfants exposés à de hauts niveaux de HAP étaient bien plus faibles que celles des enfants moins exposés ». Ils confirment ainsi des tests similaires réalisés en 2009 par le CCCEH sur un groupe de femmes afro-américaines et non fumeuses. Considérant ces conclusions inquiétantes du fait que les HAP sont présents dans les environnements urbains du monde entier, le professeur Frederica Perera, directeur du CCCEH à la Mailman School of Public Health de l'université de Columbia a ajouté : « L'effet sur l'intelligence était comparable à celui constaté chez les enfants de New York exposés avant la naissance aux même polluants atmosphériques ».

Pour le Dr Susan Edwards, auteur principal de l'étude sur la population polonaise : « Ces résultats contribuent à un ensemble cumulatif de preuves déjà publiées mettant en relation les niveaux de pollution atmosphérique ambiante aux effets négatifs sur la santé, et sont très importants pour la politique de santé publique.»


1- Un nanogramme correspond à un milliardième de gramme.

 

 

Source: www.univers-nature.com