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20 mars 2011

 

A Bordeaux, la pollution atmosphérique fait perdre aux habitants 5 mois d'espérance de vie


A Bordeaux, la pollution atmosphérique fait perdre aux habitants 5 mois d'espérance de vie. C'est ce qui ressort d'un programme européen, baptisé Aphekom, sur les conséquences de la pollution aux particules fines sur la santé.

Les résultats de cette étude, publiés mercredi 2 mars, tombent au moment où la France, et notamment le Sud-Ouest, est en proie à un pic de pollution qui n'en finit pas. Ce lundi encore, l'agglomération bordelaise a dépassé le seuil d'information et de recommandations, qui se situe à 80 µg/m3.

Pollution annuelle moyenne dans les villes françaises testées

Marseille (12ème position) : 18,5 µg/m3

Lille (13ème) : 16,6 µg/m3

Strasbourg (14ème) : 16,6 µg/m3

Lyon (15ème) : 16,5 µg/m3

Paris (16ème) : 16,4 µg/m3

Bordeaux (17ème) : 15,7 µg/m3

Rouen ((19ème) : 15,3 µg/m3

Le Havre (20ème) : 14,5 µg/m3

Toulouse (21ème) : 14,2 µg/m3

La situation est bien moins dramatique qu'à Bucarest (Roumanie) où les habitants perdent plus de trois ans d'espérance de vie à cause de cette pollution, mais elle est tout de même préoccupante. Seule la ville de Stockholm (Suède) est sous la valeur moyenne annuelle de 10 µg/m3 préconisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

A Bordeaux, qui fait partie des 25 villes dans lesquelles les mesures ont été effectuées, la moyenne annuelle est de 15,7 µg/m3. Les chercheurs, qui ont calculé l'impact de ces mesures sur l'espérance de vie, estiment que si l'on ramenait cette valeur à 10 µg/m3, la population de plus de 30 ans gagnerait 5 mois de vie.

* Maladies chroniques

Mais la réduction de l'espérance de vie n'est pas la seule conséquence de cette pollution aux particules. Celles-ci mesurant moins de 2,5 microns, elles sont respirables et pénètrent profondément dans l'organisme, pouvant affecter les voies respiratoires et le cœur. Elles sont donc cause de maladies telles que l'asthme, les bronchites chroniques et peuvent favoriser les maladies cardio-vasculaires.

Selon Le Monde, si l'on prend en compte le nombre de personnes soumises à cette pollution, l'exposition aux particules fines est même le premier facteur de risque d'attaques cardiaques, devant l'exercice physique, l'alcool, le café, l'activité sexuelle et les drogues...

Alors d'où viennent ces particules et pourquoi ne peut-on pas s'en débarrasser en ce moment ? Car il s'agit d'une pollution d'hiver. Elle est générée par la circulation automobile, le chauffage et l'activité industrielle. Cet excédant de particules reste en suspension lorsque le temps est beau et sec, sans vent et que l'écart de température entre le jour et la nuit est élevé. Exactement les conditions du moment.

Il ne fait donc pas bon s'aérer les poumons en ce moment en France, et en particulier à Bordeaux. D'autant que cette pollution, en plus de ses effets néfastes sur la santé, a un coût. Et pour la première fois, il a été chiffré. L'hospitalisation des malades de la pollution et les journées de travail perdues coûtent au total 31,5 milliards d'euros par an.

* Volonté d'amélioration

Pour améliorer la situation, Bordeaux, avec Lyon, Grenoble, Nice, Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence et Plaine Commune (Seine-Saint-Denis), est volontaire à l’appel du ministère de l’écologie pour expérimenter les zones d’action prioritaires pour l’air (ZAPA).

Il s'agit notamment d'interdire leur accès aux véhicules les plus polluants en 2012. L'instauration, très disputée, d'un péage urbain, fait également partie des mesures envisagées pour améliorer la qualité de l'air des agglomérations de plus de 300.000 habitants qui se portent volontaires. Mais pour le moment, seules les villes de Stockholm et Londres ont mis en place ce péage.

Cela devrait être plus efficace que le dimanche sans voiture dont doivent pour le moment se contenter les Bordelais

Article publié par SudOuest.fr (Alexandra Tauziac) le 8 mars 2011