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La voiture reste encore aujourd'hui
le symbole absolu de l'incapacité de la société
de consommation à se remettre en cause et à
stopper cette course en avant technologique. Ainsi bien que
le pétrole soit enfin reconnu comme une énergie
épuisable, la société entière
(Etat, entreprises, médias, chercheurs,
) n'arrive
toujours pas à imaginer une société sans
automobile individuelle. On cherche donc désespérément
une alternative au pétrole
.. bien que sur terre
il n'y ait plus d'autre énergie aussi concentrée
et aussi disponible que ne l'était le pétrole.
On en est encore à proposer de nouvelles pseudo alternatives
comme l'est la voiture électrique. |
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Voiture électrique = voiture
nucléaire
La preuve par les chiffres: si on estime la consommation
d'une petite voiture électrique à 0.2KWh
(KiloWattHeure) par km (climatisation et autres options
énergivores comprises) et que celle-ci parcourt
14.000 km/an (kilométrage moyen en France) on
obtient: 0.2KWh par km x 14.000 km par an = 2,8 MWh
(MégaWattHeure) pour une petite voiture par an.
En France, 36 millions de petites voitures x 2,8 MWh
= 100 millions de MWh par an.
A titre de comparaison la puissance éolienne
installée aujourd'hui est de 6000 MWH, la production
solaire est de quelques milliers de MWh. Alors que reste-t-il
pour fournir ces millions de MWh? Le nucléaire!
Avec une production moyenne de 6 millions MWh par réacteur
et par an on obtient: 100 / 6 = environ 17 nouveaux
réacteurs nucléaires sont donc nécessaires
pour pouvoir électrifier lensemble du parc
automobile français! |
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Irréaliste
Finalement, si on se place d'un simple point de vue économique
(dans la logique du capitalisme), le projet d'une voiture
électrique semble irréaliste au vu des coûts
très largement supérieurs à une voiture
à essence. Entre le prix élevé des batteries
et le prix de l'électricité, qui ne peut d'ailleurs
que progresser, cela semble illogique de développer
cette technologie. Même si les prix du pétrole
continuent de progresser, ils ne peuvent compenser le surcoût
du prix du véhicule, surtout que la majorité
du coût de l'essence vient des taxes et l'on n'est donc
pas à labri d'une baisse des taxes pour compenser
l'augmentation des prix du pétrole brut. |
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La pile à combustible
= fausse solution
Pour pallier le problème du stockage de l'électricité
(batteries lourdes, à faible durée de vie et
polluantes), on nous parle souvent de la pile à combustible.
On peut résumer son principe en expliquant qu'une membrane
spéciale permet de créer de l'électricité
à partir de l'hydrogène en relâchant juste
un peu de vapeur d'eau. Comme ça a l'air génial!
Sauf qu'il n'y a pas d'hydrogène disponible dans la
nature. Alors que faire? Créer cet hydrogène
à partir de l'eau et de
... l'électricité.
Electricité nécessaire alors en quantité
phénoménale, donc forcément issue de
centrales nucléaires (dangereuses et polluantes!).
Il existe aussi un autre type de pile à combustible
alimenté en méthanol. Mais comme cet alcool
est artificiel et n'existe pas dans la nature il doit donc
être créé par l'homme et le problème
de l'énergie se repose .... échec et mat! |
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Voiture électrique ? véhicule
propre
A l'heure d'aujourd'hui la voiture électrique
rechargée sur le réseau d'électricité
est tout sauf un véhicule propre. En effet, si
on prend le cas classique de la personne qui rentre
chez elle après son travail et qui met alors
sa voiture électrique « en charge »,
elle va consommer de l'électricité très
polluante en CO2. Rappelons qu'entre 17h et 20h, heures
de pointe de la consommation d'électricité
en France, l'électricité produite vient
en partie de sources fossiles (essentiellement le gaz
pour la France mais aussi le charbon ou le pétrole
pour d'autres pays). En terme de bilan carbone (Selon
le Réseau de transport de l'électricité,
les usages intermittents de l'électricité
ont un bilan carbone avoisinant les 600 à 700
grammes de CO2 par kWh.) la voiture électrique
risque d'émettre autant voire plus de CO2 que
son équivalent à essence. Un comble!
Le bilan carbone de la voiture électrique reste
très mauvais. Il faut dire que 20 à 30%
de son bilan carbone est lié à sa seule
fabrication.
En fin de vie, la dépollution et le recyclage
pour les deux systèmes envisagés (pile
à combustible ou batteries), n'est écologiquement
pas neutre. En effet ils comportent des matériaux
polluants et dangereux (plomb, nickel et autres métaux
lourds) dont le recyclage total (sans pollution) n'est
pas possible. De plus les batteries s'usent assez vite,
cinq années de durée de vie en moyenne
(tout types de batterie confondus).
Enfin l'électricité nucléaire engendre
des déchets polluants donc dangereux pour des
dizaines de milliers d'années! |
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Foi aveugle dans le progrès
technologique
Bien sûr cette histoire de trouver de nouvelles technologies
pour sauver l'automobile vient en partie de cette foi aveugle
dans l'idéologie du progrès. Ainsi certains
rêvent d'une voiture avec des panneaux solaires qui
s'auto-alimenterait (très irréaliste), une voiture
à réacteur nucléaire, une voiture à
air comprimé (nucléaire elle aussi car il faut
de l'énergie pour comprimer de l'air), à bio
carburant (alors qu'on a déjà du mal à
nourrir tous les êtres humains on va consacrer des terres
agricoles à faire du carburant?),
. tout ça
pour éviter de remettre en cause le concept même
de l'automobile individuelle! |
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Le ratio « poids
du véhicule / charge à transporter »
très négatif
Tout le problème du gaspillage des ressources
par l'automobile vient de ce ratio poids du véhicule/charge
très défavorable. En effet, une voiture
moyenne pèse 1200kg (rajoutons 200kgs de batterie
cela fait 1400 kg). Or en moyenne on est 1,8 personnes
dans une voiture (à peu près 120 kg à
transporter). Ainsi le moteur utilise seulement 8% de
son énergie utile pour déplacer les personnes
et 92% de son énergie pour bouger le véhicule!
Scientifiquement c'est une hérésie et
un gaspillage éhonté de l'énergie.
Qu'est-ce qui explique donc cette aberration? Simplement
que le concept de l'automobile a été inventé
à une époque on l'on croyait que le pétrole
était inépuisable et que sa combustion
ne polluait pas
. Aujourd'hui, avec les nouvelles
connaissances scientifiques, on aurait du remettre en
cause le mythe de l'automobile
. mais la rationalité
s'est vite effacée devant cette nouvelle idéologie
qu'est l'automobile, entre religion (adoration irrationnelle)
et drogue (dépendance). |
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Autres problèmes environnementaux
non résolus
A part sur la question du bruit où les voitures électriques
suppriment cette nuisance, tous les autres aspects négatifs
du transport automobile subsistent. La défiguration
(pollution visuelle) des villes et des campagnes restera la
même. Les embouteillages continueront, les accidents
de la route resteront ce qu'ils sont, la place de la voirie
consacrée à ce transport individuel restera
majoritaire sur les autres occupations d'espace public (places,
bancs, espaces verts, zones piétonnes, espaces de jeu
pour les enfants,
.). |
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En conclusion comme la voiture
électrique ne remet pas en cause l'aberration
qu'est l'automobile individuelle, elle ne résout
aucun des problèmes environnementaux lié
à l'automobile. Et pourtant des solutions existent,
notamment en privilégiant le transport collectif
(bus, train, tramway) qui est moins consommateur d'énergie
ou le transport individuel non polluant (vélo,
vélo à assistance électrique, marche,
roller,
). Mais comme l'automobile résulte
d'un choix idéologique presque religieux, tout
le discours rationnel, environnemental et scientifique
a du mal à passer et à convaincre. Et
pourtant une autre manière de se déplacer
est possible
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Complément: article des "échos"
du 27/9/2011 pour développer la voiture électrique
..... on la subventionne!
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